Communiqué du Parti Socialiste sur la COP21
Le terme fait consensus. L’accord de Paris est « historique ». Laurent Fabius, président de la Cop 21 a mis un terme à 15 jours de négociations intenses au Bourget samedi 12 décembre en présentant un accord universel « différencié, juste, équilibré, juridiquement contraignant », signé par les 195 pays participants. C’est l’aboutissement de plusieurs mois de tractations, six ans après l’échec de Copenhague, et la validation de la stratégie de la diplomatie française, qui a multiplié les petits groupes de travail, les réunions bilatérales et surtout les rencontres préalables à l’événement.
« A Paris, il y a eu bien des révolutions, depuis des siècles, mais aujourd’hui c’est la plus belle et la plus pacifique des révolutions qui vient d’être accomplie, la révolution pour le changement climatique », a salué François Hollande, avant de remercier les négociateurs : « Vous l’avez fait, vous avez atteint un accord ambitieux, un accord contraignant, un accord universel. Jamais je ne pourrai exprimer plus grande gratitude à une conférence. Vous pourrez être fiers devant vos enfants et vos petits-enfants.»
Maitriser l’augmentation de la température
L’objectif principal de l’accord est de maintenir « l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en-dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels » et de « poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5°C, étant entendu que cela réduirait sensiblement les risques et les effets des changements climatiques ». La mention des 1,5°C était une revendication forte des petits pays insulaires, les plus directement touchés par les effets du changement climatique. Le symbole est important, même si l’objectif risque d’être difficile à atteindre.
Pour y parvenir, le but à long terme est de « parvenir au plafonnement mondial des émissions de gaz à effet de serre dans les meilleurs délais ». L’inscription d’un objectif de long terme est en soi une victoire, mais cela reste l’un des points d’achoppement de l’accord, car il ne spécifie aucun objectif chiffré des réductions de ces émissions. Il stipule simplement qu’elles devront atteindre « un pic aussi rapidement que possible ». Des versions antérieures du texte retenaient une baisse de 40% à 70% (selon les préconisations du GIEC) mais elles ont été jugées trop contraignantes par certains pays. Pour l’instant les objectifs volontaires indiqués par 190 pays avant la conférence ne suffisent pas à rester sous la barre des 2°, ils devraient donc revoir prochainement leurs ambitions à la hausse.
Un accord équitable et révisable
Le texte rappelle le principe des « responsabilités communes mais différenciées », qui édicte des niveaux de responsabilité dans le réchauffement, et donc des objectifs différents selon les pays. C’était une autre revendication importante des pays du sud. L’accord indique que les efforts doivent être accomplis « sur la base de l’équité » et précise que les pays en développement « devraient continuer d’accroître leurs efforts d’atténuation eu égard aux contextes nationaux différents ». Quant aux pays développés, ils doivent apporter un « soutien » aux autres.
Sur la question cruciale du financement de cette aide, le texte fait des 100 milliards de dollars par an promis en 2009 par les pays du Nord pour aider les pays du Sud, « un plancher ». Et « un nouvel objectif chiffré collectif » d’aide financière devra être présenté avant 2025.
Par ailleurs, si le texte grave dans le marbre la notion de pertes et préjudices voulue par les pays en développement, il ne n’édicte pas de responsabilité ou de compensation comme ils l’auraient souhaité.
Enfin, et c’est une avancée majeure, l’accord de Paris, qui doit entrer en vigueur en 2020, prévoit un mécanisme de révision des contributions tous les cinq ans. En attendant il doit être ratifié au moins par 55 pays représentant au moins 55% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.