Le 4 avril dernier, le Premier Ministre Édouard Philippe a présenté les grandes lignes de la réforme constitutionnelle voulue par le Président Macron.
Quelques mesures telles que la limitation du cumul ou la constitutionnalisation de la lutte contre le changement climatique à l’article 34 vont dans le bon sens. Mais l’esprit global de la réforme vise clairement à accentuer la présidentialisation du régime et à affaiblir de manière sans précédent les pouvoirs du Parlement.
Pour ce faire, le gouvernement a la volonté de réduire le nombre de parlementaires tout en diminuant leurs prérogatives vis-à-vis du gouvernement. Couplée à une dose de proportionnelle, elle aura comme premier effet l’augmentation de la taille des circonscriptions, ce qui éloignera davantage le député de ses électeurs.
À noter la menace de disparition de la représentation des Français de l’étranger à l’Assemblée nationale. Face à cette menace, nous resterons mobilisés pour conserver une juste représentation des Français de l’étranger au sein des deux chambres du parlement.
À contre-courant d’une société manifestant son besoin d’horizontalité, le gouvernement a fait le choix d’accentuer la concentration des pouvoirs entre les mains du seul exécutif.
Pour nous, socialistes Français de l’étranger, nous considérons que le temps est venu de donner un plus grand pouvoir aux citoyens en rendant la démocratie française plus participative et en remettant le citoyen au cœur de la prise de décision publique. Cela passerait notamment par la reconnaissance du vote blanc dans les suffrages exprimés, la mise en place de consultations et auditions publiques citoyennes, un système d’amendements citoyens aux textes en discussion au Parlement, la possibilité d’un référendum d’initiative citoyenne, et bien sûr, un régime qui renforce la responsabilité des parlementaires vis-à-vis de leurs électeurs.
À noter dans cet esprit participatif, l’initiative du Groupe socialiste au Sénat qui a lancé une consultation citoyenne par l’intermédiaire d’une plateforme en ligne ouverte à toutes et tous dont vous pouvez retrouver les travaux ici : Mettons à jour notre Constitution
Parallèlement à cette réforme, le gouvernement a également entrepris des travaux afin de revoir la représentation non parlementaire des Français établis hors de France.
Notons que la réforme de 2013 a permis une représentation plus proche de la réalité des Français hors de France, permettant entre autre un rajeunissement et une féminisation de la représentation auprès des consulats.
Contrairement aux élus de droite qui ont manifesté leur volonté de réduire de moitié le nombre de conseillers consulaires tout en revenant au système du passé, nous défendons la nécessité de conserver le nombre actuel de conseillers consulaires tout en améliorant les conditions d’exercices et en renforçant leurs compétences, qui doivent devenir décisionnelles en matière sociale et de bourses.
Yan Chantrel,
Conseiller Consulaire des Français·e·s de Montréal, Moncton, Halifax Elu à l’Assemblée des Français de l’étranger
Annie Michel,
Conseillère Consulaire desFrançais·e·s de New-York Élue à l’Assemblée des Français de l’étranger